Dimanche 22 juillet 2007 à Lombez (gers)

Chez les Gascons Lombez

Aux aurores, quand la brume est encore pâle
Nous partîmes derechef conquérir le Graal.
Plusieurs fois déjà il nous avait échappé
Nous pouvions le voir mais jamais le toucher.

Sur les routes, avec l’âme du pèlerin
Nous errons gaiement au hasard des chemins.
La providence nous mène en terre de Gascogne
Là nous allons y accomplir notre besogne.

Sur une butte, avant que les joutes commencent
Nous festoyons d’une riche pitance.
Le vin coule à flots et bientôt ragaillardi
Nous courrons aussitôt sus à l’ennemi.

Les premiers sont tenaces, ce sont des champions
Qui d’ordinaire gagnent les concours qu’ils font.
Leur sort aujourd’hui sera bien différent
Ils mordront la poussière de leurs belles dents.

Les seconds sont rapides et connaissent le terrain
Ils fracassent nos boules et nous dominent au point.
Mais Perceval est là pour sauver Marquise
Et bientôt l’ennemi voit ses rêves qui se brisent.

Les troisièmes à cent mètres déjà font peur
Dans le jargon des boules ce sont des tueurs.
Ces teigneux ne nous lâcheront pas la grappe
Mais finalement passeront à la trappe.

Les quatrièmes sont les stars de la région,
De grands tacticiens plein d’imagination.
Ils ont tout essayé pour sauver la face
Avant de garnir notre tableau de chasse.

Les cinquièmes, de tous, sont les plus coriaces
La partie est serrée mais Marquise est tenace.
Au moment décisif devant toute la foule
Elle fait sur mon ordre trois devant de boules.

On nous couvre de fleurs, on sonne le tocsin,
Un curé qui passait nous bénit de sa main.
Le public est conquis et réclame nos noms
« Marquise et Perceval » nous leur répondons !

Quatre points et une coupe, voilà notre butin,
Il nous faut maintenant reprendre notre chemin.
Dans le lointain, splendide et majestueux,
Le soleil d’Austerlitz jetait ses derniers feux.

Dimanche 22 juillet 2007 à Lombez (gers) Percev10

Héros et héraut de cette belle épopée,
Vous occultâtes, Messire, que vous fûtes blessé.

Ma boule funeste, par un malheureux hasard,
Maudite soit-elle, attérrit sur votre panard.

Il faisait chaud, vous n'aviez point d'armure,
Votre grand ripaton en subit la torture.

Stoïquement, vous souffrîtes sans un cri,
L'ennemi ne vit point que nous étions affaiblis.

Chevaleresquement, vous continuâtes à jouer,
Poussant l'abnégation jusqu'à ne point boiter.

Pour le blason de la Marquise, d'étoiles parer,
Vous payâtes de votre personne, soyez-en remercié !

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